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Immigration temporaire
Immigration temporaire

La Presse

time04-08-2025

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Immigration temporaire

La Presse retourne cet été dans des régions visitées l'an dernier, où l'immigration temporaire semblait pleine de promesses. Aujourd'hui, les règles ont changé… et l'avenir aussi. L'été dernier, Drummondville rayonnait. Recrutement à l'international, accueil chaleureux, intégration rapide : la ville devenait un modèle régional. Un an plus tard, tout s'est figé. Permis non renouvelés. Familles sur le point d'être séparées. Travailleurs sans statut. La main-d'œuvre sur laquelle tout reposait s'effrite. « Ma fille a 5 ans. Elle va à la maternelle. Elle ne veut pas retourner en Colombie », témoigne Antonio Sanchez, 36 ans, soudeur chez Airex Industries, une entreprise de systèmes de ventilation industrielle. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Un employé fait de la soudure chez Airex, à Drummondville. Recruté dans le cadre du programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), il vit à Drummondville depuis près de deux ans avec sa femme et sa fille. Son contrat est de trois ans. Mais à l'arrivée, le permis délivré n'était que de deux ans et demi. « C'est une chose étrange », note-t-il. Une demi-année qui change tout. Son permis arrive à échéance… sans possibilité de renouvellement. Ottawa impose désormais un plafond : dans chaque entreprise, les travailleurs étrangers temporaires occupant des postes dits à bas salaire (moins de 32,95 $ l'heure) ne doivent pas dépasser 10 % de l'effectif total. Autrement dit, une entreprise de 100 employés ne peut en avoir plus de 10 dans cette catégorie. Et pour embaucher ces travailleurs ou renouveler leur contrat, l'employeur doit obtenir une évaluation de l'impact sur le marché du travail (EIMT), produite par Ottawa. Or, à Drummondville, cette demande est automatiquement bloquée depuis que la ville a été reclassée comme région métropolitaine de recensement (RMR). Motif : un taux de chômage officiel jugé trop élevé pour justifier l'arrivée de main-d'œuvre étrangère, même quand les postes restent vacants. Je ne comprends pas les nouvelles règles. Je travaille fort. Je parle français. C'est très stressant pour nous. J'ai pris un prêt à la banque. J'ai un bail. Ma femme a acheté une voiture. Notre vie est ici. Antonio Sanchez, soudeur d'origine colombienne PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Marie-Michèle Cyr, responsable des ressources humaines chez Airex, à Drummondville Marie-Michèle Cyr, responsable des ressources humaines chez Airex, acquiesce : « Le projet qu'on leur a vendu, c'est justement ça. Une vraie installation, avec leur famille. Ils ne sont pas venus pour repartir. » Antonio aurait pu amorcer des démarches vers la résidence permanente : il a déjà accumulé deux ans d'expérience. Mais tout est gelé. « Je ne peux pas renouveler son permis. Et sans permis, il perd son lien d'emploi », résume Mme Cyr. À Drummondville, ces travailleurs s'intègrent, apprennent, investissent. « Ils paient des cours de français privés, leur plus grosse dépense après le logement, souligne-t-elle. Leur présence a tiré tout le monde vers le haut. » « Il y a beaucoup de règles » Le même scénario se répète ailleurs. Chez Matritech, un fabricant de pièces métalliques, 21 travailleurs venus des Philippines occupent des postes spécialisés : soudeurs, machinistes, électromécaniciens. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Le Philippin Pedro Clemente travaille chez Matritech. Pedro Clemente, 42 ans, est l'un d'eux. « Je veux faire venir ma famille. Mais ce n'est pas facile. Il y a beaucoup de règles, beaucoup de lois. Je dois me préparer, suivre toutes les étapes. Je n'ai pas le choix. » Installé ici depuis plusieurs années, Pedro est bien intégré. « J'aime Drummondville. Les gens sont très accueillants. Je parle français avec mes collègues québécois, et tagalog avec mes amis philippins. » Mais rien ne garantit qu'il pourra rester. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Donna Noble, directrice des ressources humaines de Matritech, à Drummondville Il faudrait en perdre quatre pour respecter le 10 %. C'est inhumain. Donna Noble, directrice des ressources humaines de Matritech Stéphane Bourgeois, président, enchaîne : « Depuis 2004, on a 14 robots. On est assez automatisés. Je n'ai pas lésiné là-dessus. Des investissements, on en a fait. Mais il faut encore du personnel qualifié pour valider la soudure. » Même avec toute cette technologie, la pénurie de main-d'œuvre persiste. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Damien Fenat, vice-président des opérations chez Airex, à Drummondville Ce n'est pas par plaisir qu'on a fait appel à l'immigration. C'est un investissement énorme, autant humain que financier. Damien Fenat, vice-président des opérations d'Airex « Il faut louer une maison, les accueillir, les accompagner. On leur prête une voiture pendant quelques mois », explique Damien Fenat, vice-président des opérations d'Airex. Un jeu de quilles À Cascades, géant du papier et de l'emballage, 85 travailleurs étrangers sont répartis au Québec, dont une trentaine à Drummondville. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Cynthia Archambault, responsable du recrutement international de Cascades Notre objectif est de maintenir en emploi ceux qu'on a déjà. Est-ce qu'il y a une possibilité d'avoir une voie latérale pour renouveler les permis ? Ils sont déjà intégrés, déjà logés, déjà dans nos systèmes. Cynthia Archambault, responsable du recrutement international de Cascades Mais sur le terrain, tout est bloqué. « Je ne peux renouveler personne parce que je dépasse le ratio. J'ai des familles qui changent de statut. J'ai des hauts salaires qui vont tomber dans le bas salaire. J'ai toutes les boules de quilles dans le même jeu. » Et la pression ne cesse de monter. « On roule 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Ce sont nos travailleurs étrangers temporaires qui font le plus d'heures supplémentaires », ajoute-t-elle. Même constat à CRD Placage, entreprise de finition métallique. « C'est 20 % de mon personnel. Ce sont des gens qu'on voulait garder, qui ont fait de réels sacrifices pour être avec nous, et qu'on apprécie beaucoup », dit Nancy Labonté, directrice de production et copropriétaire. Et le bassin local ? « La nouvelle génération veut être youtubeur, lance-t-elle. Personne ne veut se salir les mains. Je ne reçois pas de CV. » Julie Biron, directrice de l'attraction de talents à Drummond économique, est catégorique : « Ces décisions ont un impact dramatique. Certaines entreprises parlent même de relocaliser des lignes de production. C'est ce que j'entends au quotidien. C'est un peu paniquant. » Ils ne prennent pas l'avion Quand un permis de travail n'est pas renouvelé, l'employé doit quitter le pays, à la charge de l'entreprise. Mais dans les faits ? « Ce qu'il faut comprendre, c'est que chaque travailleur étranger temporaire qu'on met à pied en raison du ratio, il reste au pays. Il ne prend pas l'avion. Le billet reste non utilisé. Ça veut dire qu'en réalité, il reste ici sans statut », affirme Cynthia Archambault. « J'ai 15 travailleurs étrangers temporaires, dont le permis a pris fin, qui n'ont pas pris l'avion. Je le sais parce que j'ai la possibilité de valider avec mon agence. » Un taux de chômage contesté Depuis que Drummondville a le statut de RMR, son taux de chômage est calculé à partir d'un territoire élargi, qui inclut les municipalités voisines. Résultat : il grimpe à 8 %, dépassant le seuil de 6 % fixé par Ottawa pour autoriser les évaluations de l'impact sur le marché du travail (EIMT). Les demandes d'employeurs pour embaucher des travailleurs étrangers ou renouveler leur contrat ne sont donc même pas étudiées. Mais ce chiffre de 8 % est vivement contesté. « Nos données montrent qu'il est très fortement improbable que le taux de chômage dans la RMR de Drummondville soit à 8 %. Plus réalistement, il devrait se situer entre 4,5 % et 5,4 %. Il serait donc sous la barre des 6 %, seuil maximal pour autoriser les EIMT à Emploi et Développement social Canada », écrit Frédéric Laurin, professeur à l'UQTR, dans une étude préliminaire commandée par Drummond économique.

Accès aux soins, immigration francophone, culture... Le Canada loin de certaines idées reçues
Accès aux soins, immigration francophone, culture... Le Canada loin de certaines idées reçues

Le Figaro

time30-07-2025

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Accès aux soins, immigration francophone, culture... Le Canada loin de certaines idées reçues

ANALYSE - Forte terre d'immigration sous les mandats de Justin Trudeau, le Canada a diminué ses quotas d'immigrants depuis 2024, mais il n'a pas pour autant fermé ses frontières. L'année 2024 a été une année charnière dans le domaine migratoire au Canada. Après des années de forte immigration, au cours desquelles le nombre d'immigrants annuels a presque doublé en 10 ans, l'ex-premier ministre Justin Trudeau, sous pression, a entamé l'an dernier une importante réduction de ses cibles de nouveaux arrivants. En 2025, Ottawa a prévu d'accueillir 395.000 résidents permanents, soit 21 % de moins par rapport à 2024. Toutes les catégories de nouveaux venus sont concernées. Les 305.900 nouveaux permis d'études représenteront 10 % de moins que l'année précédente, et les nouveaux travailleurs temporaires, 16 % de moins. Dépassés par les arrivées, les services publics ne répondaient plus, et ils sont toujours à la peine. Les prix de l'immobilier, des loyers, se sont envolés. La crise migratoire a déstabilisé la vie des Canadiens, mais aussi des nouveaux arrivants. À lire aussi Immigration: le virage du Canada sur les travailleurs étrangers Publicité « Le legs de Justin Trudeau sera d'avoir détruit le consensus canadien sur l'immigration », a titré l'an dernier le quotidien de référence The Globe and Mail. Si le Canada s'est déchiré sur cette question, c'est parce que leur nombre est passé, entre 2013 et 2023, de 259.000 à 465.000. Mais c'est surtout le nombre d'immigrants temporaires qui, en atteignant plus de trois millions — qu'il s'agisse de travailleurs ou d'étudiants étrangers —, a posé un problème. Entre 2015 et 2025, la population canadienne est passée de 35 millions d'habitants à 41 millions. Une explosion démographique difficilement gérable, due à l'immigration. Le Canada a, pendant des décennies, sélectionné son immigration en fonction de ses capacités d'intégration. Et le pays revient aujourd'hui à cette logique. Voilà pour le constat et les «mauvaises nouvelles». Toujours un pays d'opportunité Mais le resserrement de la politique migratoire ne signifie pas la fin du rêve canadien. D'une part, parce que l'explosion migratoire ne s'est pas retournée contre les immigrants. Les Français peuvent toujours y étudier, trouver du travail ou entreprendre. « Il est clair que nous aurions pu accueillir beaucoup plus d'étudiants étrangers sur notre campus cette année, mais les Français sont acceptés sans problèmes par les services d'immigration québécois », confie la directrice d'un établissement d'enseignement supérieur montréalais, qui requiert l'anonymat. À lire aussi Trafic de drogue, immigration clandestine... Donald Trump veut punir le Mexique, la Chine et le Canada avec des taxes D'autre part, parce que, malgré la diminution du nombre de permis d'études, il est important de relativiser, car le Québec reçoit toujours beaucoup d'étudiants étrangers. La province accueillait ainsi 50.000 étudiants étrangers en 2014, et 120.000 en 2023. Les universités canadiennes anglaises, même si leurs quotas de permis d'étude ont diminué, accueillent encore beaucoup d'étrangers. Elles sont des entreprises dont le financement dépend en grande partie des droits de scolarité versés par des étudiants étrangers. De fait, plus ces derniers sont nombreux, plus les universités sont prospères. Publicité Anglophones versus francophones Il est très important de faire la part des choses, au Canada, entre immigration francophone et immigration non francophone. Il y a toujours eu beaucoup de non-dits. La question de l'immigration francophone hors Québec est toujours un sujet sensible. Les communautés fondatrices du Canada, Anglais et Français, se sont longtemps affrontées sur ce thème, les francophones reprochant au gouvernement fédéral de privilégier une immigration anglophone ou allophone. Pour la première fois, en 2024, Ottawa a rempli ses engagements d'immigration francophone hors Québec, et les a même dépassés, avec 7,2% de francophones, contre 6 % en 2024. Non sans assouplir ses règles d'admission. Selon le ministère de l'Immigration, en 2023, le programme de mobilité francophone a été élargi afin de permettre aux employeurs canadiens de proposer des offres d'emploi aux candidats admissibles qui maîtrisent modérément le français, à l'exclusion des postes du secteur agricole primaire. Bref, des immigrants qui parlent un peu français sont considérés francophones. Nous sommes sur des cultures assez différentes ici au Canada par rapport à la France. Il y a une influence américaine, cependant les gens sont en général plus accueillants que les Français Lancelot Peaucelle, étudiant à l'école de jeux vidéo Rubika à Montréal Pendant des années, l'immigration francophone hors Québec se comptait sur les doigts d'une main — à peine 2 % en 2021. Lancelot Peaucelle, étudiant à l'école de jeux vidéo Rubika à Montréal, résume : « Nous sommes sur des cultures assez différentes ici au Canada par rapport à la France. Il y a une influence américaine, cependant les gens sont en général plus accueillants que les Français, et la ville de Montréal en elle-même est assez active. Forcément, la nourriture française me manque et vivre ici est assez cher. » Et d'ajouter : « Le Canada représentera toujours une opportunité pour quiconque souhaite découvrir une industrie du jeu vidéo large et soudée. Beaucoup de grands studios de jeux vidéo sont ici, dont Ubisoft Montréal et ses 4500 employés, et encore bien d'autres. Cependant, la crise actuelle du jeu vidéo touche aussi de nombreux studios montréalais, et la réduction récente de certaines subventions gouvernementales met en péril les plus petits studios. » Publicité Pas de sentiments anti-immigration Il n'y a pas de sentiment anti-immigration déclaré au Canada. L'histoire y est différente de celles des pays européens, et le pays n'a pas de passé colonial. Ce qui fait que les Maghrébins et les Africains, dans leur ensemble, s'y sentent moins discriminés. Il n'existe pas de parti d'extrême droite ou d'extrême gauche véhiculant la haine et le racisme, et les partis politiques canadiens prônent le respect de l'autre, et non la division, afin de faire progresser le pays économiquement et socialement. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de racisme. À lire aussi «Négociatrice redoutable» contre star de la finance... Ces deux amis en lice pour succéder à Justin Trudeau Parmi les idées reçues, celle que le Canada, pays riche, aurait développé un bon système de santé, est fausse. Les soins n'y sont ni meilleurs ni plus mauvais ; tout dépend des provinces, car la santé est une compétence provinciale. Certaines disposent de systèmes de santé meilleurs que d'autres, mais la moyenne est très inférieure à la France pour ce qui est de l'accessibilité aux soins. Maxence Perrin, étudiant, conclut, un brin philosophe : « Un des gros désavantages du Québec, c'est l'accessibilité aux soins. Il est compliqué d'obtenir un rendez-vous chez un médecin généraliste , et encore plus un spécialiste. Heureusement que les pharmaciens et pharmaciennes ont la possibilité de nous ausculter. » Et c'est peu dire lorsqu'on est malade !

Les manufacturiers anticipent un « automne catastrophique »
Les manufacturiers anticipent un « automne catastrophique »

La Presse

time21-07-2025

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Les manufacturiers anticipent un « automne catastrophique »

Auparavant, les entreprises ne pouvaient embaucher que 20 % de travailleurs étrangers temporaires à bas salaire. Ce seuil a été abaissé à 10 %. (Montréal) La baisse du nombre de travailleurs étrangers temporaires inquiète le secteur manufacturier québécois, qui craint « un automne catastrophique » pour les travailleurs et les entreprises visés. Stéphane Rolland La Presse Canadienne « Il est vraiment minuit moins une parce que les gens commencent à quitter, a affirmé la présidente-directrice générale de Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ), Julie White, en entrevue lundi. Quand on ne sait pas si on va pouvoir travailler à l'automne. Ça se peut qu'on décide de s'en aller. » Elle demande au gouvernement Carney d'accorder une clause de droit acquis pour les travailleurs déjà présents au Canada. « On demande au gouvernement fédéral de permettre à ces travailleurs-là de rester au Québec, a expliqué Mme White. Ils occupent déjà des logements. Ils sont déjà ici. Ils travaillent. Ils paient des impôts. » PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE La PDG de Manufacturiers et Exportateurs du Québec, Julie White Depuis le printemps, le milieu des affaires multiplie les sorties publiques contre le resserrement des critères d'accès à un travailleur étranger temporaire. Auparavant, les entreprises ne pouvaient embaucher que 20 % de travailleurs étrangers temporaires à bas salaire. Ce seuil a été abaissé à 10 %. Des entreprises pourraient ainsi perdre des travailleurs essentiels à leur bon fonctionnement, si rien n'est fait rapidement. Ce resserrement met « des bâtons dans les roues » aux entreprises qui doivent déjà composer avec un contexte économique incertain dans la foulée de la guerre commerciale, selon Mme White. MEQ évoque des pertes de revenus, si les entreprises ne parviennent pas à recruter la main-d'œuvre nécessaire. « Il y a beaucoup, beaucoup de nervosité du côté des entreprises, beaucoup d'incompréhension aussi sur ce qui se passe. » Au Québec, un travailleur gagnant moins de 34,62 $ l'heure est considéré comme à bas salaire, selon les modalités établies par le gouvernement fédéral en fonction du salaire médian. Ce seuil ne tient pas compte de la réalité de plusieurs régions, a déploré Mme White. Il faut voir que, dans plusieurs régions, le 34 $, c'est beaucoup plus élevé que le revenu moyen. Donc, ça crée des difficultés. Julie White, PDG de Manufacturiers et Exportateurs du Québec Mme White a affirmé qu'elle a l'oreille des élus québécois du gouvernement Carney, mais les choses ne bougent pas assez vite à son goût. « C'est bien d'avoir de l'écoute, mais il faut qu'on réussisse à faire changer les choses. On n'a pas l'impression qu'à Ottawa, il y a le même sentiment d'urgence qu'on a dans les régions du Québec en ce moment. » Au cabinet de la ministre de l'Emploi et des Familles, Patty Hajdu, on défend les changements, qui viseraient à « réduire la dépendance des employeurs canadiens à l'égard du Programme des travailleurs étrangers temporaires [PTET] ». « Pour être clair, le PTET est conçu comme une mesure extraordinaire à utiliser pour combler des lacunes critiques en matière d'emploi, uniquement lorsque des Canadiens qualifiés et des résidents permanents ne sont pas en mesure d'occuper les postes vacants », a insisté l'attachée de la ministre, Jennifer Kozelj. « Il ne remplace pas les talents canadiens et est subordonné à la garantie que des mesures ont été prises pour recruter des travailleurs canadiens, a-t-elle ajouté. C'est le moment idéal pour investir dans les talents canadiens. » Mme Kozelj n'a pas voulu s'avancer à savoir si des ajustements seraient faits pour répondre aux demandes du milieu des affaires. Mme White répond que les travailleurs étrangers sont nécessaires aux manufacturiers, tandis que la main-d'œuvre locale se fait rare et que de nombreux travailleurs approchent de la retraite. « S'il y avait des travailleurs locaux, les entreprises manufacturières les embaucheraient. » Recruter des travailleurs étrangers entraîne des coûts et des démarches administratives, que Mme White estime à environ 15 000 $ par travailleur temporaire. « C'est du temps, c'est de l'investissement, a-t-elle souligné. Ce n'est pas une solution qui est simple. On ne fait pas ça parce que c'est plus facile. »

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